Depuis que Maroun Naccache a fait connaître le théâtre aux libanais, et de manière générale au peuple arabe, depuis ce fameux jour de l'année 1847 où le public libanais a vu pour la première fois "l'Avare" de Molière, adapté par Naccache, les liens avec le théâtre ont commencé à se tisser sérieusement et l'écriture théâtrale a continué à accompagner sa réalisation sur scène malgré les grands défis à affronter telle la censure qu'elle soit politique ou sociale et morale.
Evolution:
Le début du siècle voit apparaître le théâtre amateur à travers les activités extra-scolaires qui ont ouvert la voix aux pionniers d'un théâtre plus sérieux qui a présenté les premières œuvres sur la scène libanaise par le biais de pièces du théâtre international (principalement les pièces classiques françaises et celles de Shakespeare.)
Les années 40 ont vu un remarquable épanouissement du théâtre libanais qui s'est considérablement enrichi notamment par la traduction et l'adaptation de pièces étrangères et ce, jusqu'aux années 60.
Ce théâtre s'est bien sûr ouvert aux tendances théâtrales occidentales (Stanislavski, Grotovski, Meyerhold) dans les facultés des beaux-arts qu'ont créé les pionniers du théâtre des années 60. Durant cette période, le Liban vivait une époque d'expansion tant économique que culturelle. Elle a largement contribué à l'essor du théâtre qui est devenu le loisir favori du public libanais qui s'était aussi ouvert à la nouvelle vague de l'art poétique et romanesque.
Cependant, l'année 1967 est marquée par un grand virage du théâtre libanais dans son expression et son contenu lors du conflit Israélo-Arabe. La nouvelle génération avait une nouvelle approche, une autre réalité et la langue théâtrale en a été l'interprète. De là sont nées de nouvelles tendances illustrées à titre d'exemple par les pièces de Issan Mahfouz ou les adaptations des pièces de Brecht, mises en scène par Jalal khoury.
Au début des années 70, Nidal el Achkar et Roger Assaf fondent l'atelier de Beyrouth qui mettra sur scène à sa manière la réalité de l'époque. On doit aussi à Roger Assaf les œuvres présentées par la troupe du Hakawati (le conteur), nouvelle forme plus populaire de l'art théâtral.
L'épanouissement du theatre continue, sous la protection de l'élite culturelle jusqu'au déclenchement de la guerre civile en 1975. L'infrastructure du theatre est alors détruite mais le theatre résiste encore et toujours et l'on voit s'élever ça et là, de sous les ruines, des œuvres remarquables comme celles de Roger Assaf Raymond Gebara, Ziad el Rahbani, Antoine Moultaka, Chekib Khoury, Yaacoub Chedrawi…
Aujourd'hui encore, le théâtre libanais lutte pour retrouver sa force et son dynamisme. Pionniers et jeunes metteurs en scène coopèrent pour donner le jour à un théâtre de qualité permettant l'expression des espoirs et des ambitions de tout un peuple. Ce théâtre reflète fidèlement les aspects de la société tels que le chômage, les difficultés d'accès aux soins médicaux, à la scolarisation, l'amertume et la déception face à l'évanouissement du "rêve libanais" ainsi que la crise économique qui frappe depuis si longtemps. Les hommes du théâtre libanais d'aujourd'hui vivent leur passion convaincus du rôle prépondérant du théâtre dans sa mise en lumière de la vérité politique, économique, culturelle ou sociale.
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